Le Ministère annule l’AG Elective, l’image de la boxe ivoirienne plus que jamais dégradée

vendredi 1 mars 2024 13:10 - Par Sangaré Demba

Nouvelle « tempête » dans le milieu du noble art ivoirien. En effet, prévue pour le 28 février dernier, l’Assemblée Générale Elective de la Fédération Ivoirienne de Boxe (FIB) conduite par Emmanuel Arthur Boua a été annulée à 24 heures du scrutin à la demande du Ministère des Sports. 

En cause : le bicéphalisme avec d’un côté l’actuel comité directeur et de l’autre côté, une Fédération bis dirigée par Jean-Paul Dago. 

« Mes services compétents (…) m’ont rendu compte de la situation délétère qui sévit au sein de l’Association. A cet effet, et dans l’optique de préserver l’harmonie et l’éthique dans votre discipline,  je vous demande de bien vouloir surseoir à l’AG Elective  du 28 février jusqu’à la résolution définitive de cette situation », peut-on lire dans une correspondance adressé au comité directeur, à la veille des élections où Arthur Boua était le seul candidat. 

 

Arthur Boua sur le "ring" pour un nouveau "round"

L’actuel patron du noble art ivoirien s’apprête donc à « enfiler les gants pour un nouveau combat ». Lui qui, pratiquement, n’a jamais connu la tranquillité depuis son élection en 2019 à la tête de la FIB. 

Élu à la surprise générale devant le général Gaoussou Soumahoro, il a dû faire face à plusieurs tentatives de fronde.  En septembre 2021, un groupe d’anciens boxeurs avaient pris possession du siège de la Fédération tout en demandant sa démission. Il sortira vainqueur après plus 5 mois de bataille juridique. 

Le 8 juin 2023, au Centre culturel d’Abobo, des membres d’un Collectif des présidents ont lancé un processus pour le déboulonner. Arthur Boua a encore su tenir le gouvernail pour garder sa place. 

Sans oublier les tentatives de boycott du gala international initié par la faitière… Bref, les combats sont devenus monnaie courantes à la FIB. 

Mais, la question que l’on se pose à présent est de savoir qui remportera cet ultime round. En tout cas, cette fois-ci, la tutelle semble être décidée à prendre les choses en main alors que les textes parlent en faveur de l’actuel patron du noble art. 

En effet, ce sont les clubs actifs, à l’issue d’une AGO, qui ont décidé de prolonger le mandat d’Arthur jusqu’aux élections du 28 février.  En plus statutairement, des clubs non-affiliés ou des dirigeants radiés ne peuvent se lever pour organiser une AGE.

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L’image du  noble art ivoirien plus que jamais dégradée

Au centre de toutes les attentions au temps d’Henri Bourgoin, on ne parle plus de la boxe ivoirienne de la même manière depuis plus de 2 décennies. En effet, le noble art ivoirien est en difficulté à cause des crises à répétition. Et ce, sous tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la Fédération. 

D’Arsène Yobouet à Arthur Boua en passant par Waby Spider ou encore le Général Gaoussou Soumahoro. Chacun a eu son lot de crises. 

Cette agitation chronique ne va pas sans conséquence notamment pour l’image de la boxe ivoirienne. Les tentatives de passage en force des différents groupes de frondeurs donnent de plus en plus l’image d’une bande de « voyous ». 

Aujourd’hui, aucun sponsor n’est disposé à associer son image à la FIB ou à ses activités. Les rares compagnies qui ont essayé de donner une chance aux acteurs du noble art ivoirien, se sont vite ravisées. 

En tout cas, il est bien loin l’époque où les Mary Konaté, Waby Spider ou encore Sea Robinson faisaient rêver. D’ailleurs, presque tous les jeunes talents qui ont été révélés ces 5 dernières années immigrent désormais vers d’autres sports de combats comme le Kickboxing ou le MMA dans leur quête d’un avenir meilleur.

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